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hebdomadaire et nos rapports
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Marché de l'Art Africain 2015 : Enseigner l'avenir
Ghita Triki
Responsable de l’art et de la culture à la Fondation AWB d’Attijariwafa Banque.
Le marché a été très calme par rapport à 2005-2008 mais la Biennale de Marrakech et quelques autres événements importants ont permis de rassurer les collectionneurs quant à leurs achats d’œuvres d’artistes matures. On note l’apparition d’un véritable pôle d’artistes émergents impliqués dans le commentaire ou l’interprétation de l’actualité et des questions sociales. Bien que jouissant d’une certaine visibilité grâce à leurs galeries, les médias par lesquels ils s’expriment (installation, vidéo, environnement interactif) restent difficiles d’accès pour les acheteurs et le public car ils requièrent un discours pour être compris.
Nahim sutiPDG de First Finance
C’est une évidence ! On sent bien une prise de conscience de l’art et de ce qu’il offre comme possibilité d’expression. À l’École Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan, les élèves sont sensibilisés aux questions de déforestation et de changement climatique. Il est également de plus en plus courant d’offrir en cadeau un tableau, plus qu’autre chose. Cela me fait penser que nous allons inévitablement suivre cette évolution des pays asiatiques.
Barbara Freemantle
Conservateur de la Standard Bank Gallery
Conservateur de la Standard Bank Gallery
C’est formidable de voir que les foires d’art se portent si bien.
Touria El Glaoui
Directeur de la foire d’art africain contemporain 1:54
Directeur de la foire d’art africain contemporain 1:54
Tout en étant extrêmement poétique, l’art africain contemporain est souvent farouchement politique, et ce à de multiples égards. Je pense que cette touchante combinaison – entre lyrisme, résistance et action politiques – est la clé de sa reconnaissance croissante. Les gens en sont de plus en plus conscients, j’en suis convaincu.
cécile Fakhoury
Galeriste, Abidjan
Galeriste, Abidjan
Ce que j’ai le plus remarqué c’est le retour massif d’artistes autrefois expatriés. Avec un impact bénéfique énorme au niveau local, car les interactions et échanges qui s’ensuivent contribuent à façonner et dynamiser la scène artistique contemporaine.
Federica Angelucci
Co-directeur/partenaire de la galerie Stevenson au Cap et à Johannesburg.
Co-directeur/partenaire de la galerie Stevenson au Cap et à Johannesburg.
Les foires d’art de Johannesburg et du Cap ont vraiment changé notre paysage local, c’est incontestable. L’écosystème des galeries de la région a lui aussi évolué rapidement, en particulier en Afrique du Sud. Toutefois, le plus grand changement semble être l’attention portée à la scène artistique africaine par la presse mondiale. Les artistes de cette partie du monde ont toujours fait de l’art, mais il semble maintenant qu’il soit devenu à la mode d’écrire sur eux.
Michelle constant
Directeur général de Business and Arts, Afrique du Sud (Basa)
Directeur général de Business and Arts, Afrique du Sud (Basa)
Nous assistons sans aucun doute à une croissance des arts visuels et au renforcement de son soutien. Diverses foires d’art ont désormais lieu chaque année : la FNB Joburg Art Fair, la Turbine Art Fair et la Cape Town Art Fair. La Joburg Art Fair est la plus ancienne et elle connaît un grand succès. Il existe un goût certain pour l’achat d’œuvres d’art en Afrique du Sud et le marché secondaire ou les ventes aux enchères d’œuvres d’art se sont développés et connaissent un succès croissant.
Theo DanjumaCollector, London
It also seems that contemporary art from Africa has become a popular topic for art market journalists.
Serge Tiroche
Cofondateur du fonds d’investissement Art Vantage Fonds d’Investissement PCC Limited
Cofondateur du fonds d’investissement Art Vantage Fonds d’Investissement PCC Limited
Ces dernières années, nous constatons un intérêt croissant des collectionneurs occidentaux pour l’art contemporain africain. Cela encourage les grandes galeries occidentales à ajouter des artistes africains à leur catalogue, ce qui augmente la visibilité de la région dans les foires d’art internationales, et à son tour suscite un intérêt supplémentaire de la part des universitaires et du marché. Ce cercle vertueux est bien réel dans le domaine de l’art contemporain africain et devrait se poursuivre. Il est désormais de plus en plus évident que plusieurs acteurs clés prennent des mesures importantes pour rendre l’art africain plus accessible aux collectionneurs d’art traditionnels.
Emma Bedford
Directrice chez Aspire Art Auctions
Directrice chez Aspire Art Auctions
Parmi les nouvelles initiatives impactant le marché de l’art sud-africain citons les collections privées avec profils et accès publics. Le financier Piet Viljoen a été le premier à le faire en lançant le New Church Museum, le premier musée d’art contemporain d’Afrique du Sud, qui a ouvert ses portes au Cap en 2012. De telles initiatives jouent un rôle essentiel dans un scénario où les institutions publiques comme l’Iziko South African National Gallery sont mal financées et peinent à ajouter des acquisitions significatives à leurs collections.
Maria Varnava
Directrice de la galerie Tiwani Contemporary, Londres
Directrice de la galerie Tiwani Contemporary, Londres
Permettez-moi de vous faire part de développements récent que je trouve intéressants : un intérêt soutenu pour enrichir le discours sur l’art africain et son marché. À mon avis, c’est passionnant parce que jusqu’à maintenant on s’intéressait au discours mais pas au marché ; alors maintenant, on a ces deux éléments qui travaillent conjointement.
Les foires internationales comme l’Armory à New York et Art Paris à Paris offrent une plateforme à l’art africain. À Londres et à New York, la 1:54 African Art Fair accumule les réussites et Paris accueillera cette année la première édition de la AKAA African Art Fair. Quant au secteur des sociétés d’enchères, on relève le succès phénoménal des adjudications de Bonhams, rejointes par Sotheby’s, qui vient de se lancer dans les ventes d’art africain.
Plus important encore, jamais auparavant n’ont été aussi positives les évolutions que connaît le continent actuellement. Les biennales se multiplient tandis qu’émergent des espaces à but non lucratif, un nombre croissant de galeries commerciales ainsi que l’ouverture prochaine d’un musée d’art contemporain au Cap.
Toujours en Afrique du Sud, la Cape Town Art Fair a connu sa quatrième édition et se prépare à sa cinquième. En Afrique de l’Ouest, signalons la première édition de deux nouvelles foires, l’une à Lagos et l’autre au Ghana. Cette série d’initiatives sont fantastiques : elles permettront de développer une base de collectionneurs locaux et d’activer la scène artistique locale à long terme. C’est crucial, car la croissance à long terme de l’art africain dépend en égale mesure de la création d’un écosystème artistique local vigoureux et du renforcement du mécénat. Nous allons connaître un avenir absolument passionnant.
Stephen Tio Kauma
Collectionneur, Kampala
Collectionneur, Kampala
Il est indubitable que le nombre de personnes intéressées par l’acquisition d’œuvres d’art contemporain en provenance d’Afrique a augmenté au cours des cinq dernières années. L’explosion des médias sociaux a permis à des personnes comme moi de trouver plus facilement des œuvres qui nous plaisent. C’est grâce aux médias sociaux que j’ai acheté mes deux dernières acquisitions. Sans eux, jamais je n’aurais pu les dénicher.