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Introduction : Le Marché de l'Art Africain en 2015

D’UN ART DÉDAIGNÉ À UN ART NORMAL

Au cours de ces dix dernières années, l’art africain moderne et contemporain a rencontré un public enthousiaste, tant sur le continent qu’au niveau international. Dont d’importantes institutions, ce qui n’a rien d’anodin. S’intéresser au point de vue du marché et des institutions permet de connaître et de comprendre les enjeux structurels, les changements amorcés, et de situer le rôle des artistes africains et des parties prenantes dans ce milieu. La vitalité de la production artistique ne se juge pas seulement à sa qualité mais aussi à l’importance de son marché. Visibilité et marché sont étroitement liés.
L’art africain contemporain se définit comme la création du passé récent et d’aujourd’hui, car il puise ses sources dans les périodes précoloniale, coloniale et postcoloniale. Les précurseurs des années 1930, comme le Sud-Africain Ernest Mancoba (1904-2002) et l’Américain G. K. K. (1904-2002), sont à prendre en compte car ils ont été les premiers à s’intéresser à l’art africain contemporain, tandis que les Nigérians Aina Onabolu (1882-1963) et Ben Enwonwu (1917-1994) méritent d’être cités eux aussi car ils ont été les instigateurs d’une évolution vers une ouverture aux arts classiques, dits « arts primitifs ».
La notion d’art contemporain émergea dans les années 1960 et regroupait la diversité de la production artistique sur le continent. C’est un vaste ensemble bigarré, irrigué par trois types de formation : l’autodidacte, dont font partie des artistes célèbres comme Moké de la République démocratique du Congo ; la formation en atelier et en coopérative, souvent informelle, comme il en est du photographe malien Malick Sidibé ; et la formation académique (écoles d’art et universités nationales et internationales), avec des exemples célèbres : le peintre sénégalais Soly Cissé et les Ghanéens El Anatsui et Ablade Glover. Les artistes africains, tout comme leurs homologues étrangers, sont des producteurs de pensées visuelles. Mais la temporalité1 n’est pas la même en Afrique qu’ailleurs, en raison de l’immensité du continent et de sa complexité culturelle. complexity.

Lors des Conversations, l’année dernière, pourquoi avez-vous décidé d’inclure un exposé sur les scènes artistiques africaines ?

Parce que l’évolution de la scène artistique africaine est extrêmement intéressante pour nous, nos galeries et les collectionneurs qui viennent à notre foire. En outre, elle s’est déroulée parallèlement à la première Biennale de Venise dont le commissaire était Africain : Okwui Enwezor.

Sur le marché mondial de l’art, quelle marge représente l’art produit par les artistes africains ?

Je ne suis probablement pas la personne la mieux placée pour vous répondre, mais on ne risque guère de se tromper en disant qu’elle est encore plutôt faible. Cependant, l’intérêt des conservateurs et des mécènes internationaux pour les scènes artistiques africaines ne fait que croître, tout comme le nombre de collectionneurs potentiels sur le continent. Tout semble donc réuni pour que se développe son marché.

Quel est votre point de vue sur les artistes, collectionneurs et autres professionnels sur le marché africain, et comment pensez-vous qu’il va évoluer ?

Comme je l’ai dit, nous sommes certainement en présence d’un marché en expansion et en développement. Nous sommes ravis que cette année, à Bâle, une deuxième galerie sud-africaine, Stevenson, se soit installée dans le secteur très exclusif des galeries de cette foire, où elle présentera l’intégralité de son programme. En outre, nous avons une galerie venue de Tunisie, Selma Feriani. C’est la première fois que nous recevons une galerie africaine hors Afrique du Sud. De nouvelles galeries signifient la venue de nouveaux artistes africains à l’exposition. Le marché se développe de manière tellement dynamique que nous avons nommé un représentant VIP pour l’Afrique et nous espérons qu’un grand nombre de nouveaux collectionneurs viendront nous rendre visite en Afrique pour la première fois in such a dynamic way that we have appointed a VIP representative for Africa and we are again expecting a number of new collectors from Africa to visit the fair for the first time.
Marc Spiegler
Directeur général d’Art Basel
Notre objectif est d’étudier l’effet des tensions du monde extérieur sur les sensibilités, les énergies vitales et expressives des artistes, sur leurs désirs et leur chant intérieur. Si la Biennale a demandé à Okwui Enwezor d’être son commissaire, c’est en raison de sa sensibilité particulière à cet égard. 
Paolo Baratta
Président de la Biennale de Venise

Fondée en 2013, la foire se tient chaque année en février.Produite par Fiera Milano Exhibitions Africa, elle présente l’art contemporain d’Afrique et du monde entier, y compris celui de la diaspora africaine et des nouveaux marchés. La Cape Town Art Fair propose une diversité d’œuvres qui représentent l’avant-garde de l’innovation de pointe, celle qui introduit l’art contemporain d’Afrique au monde, et le monde au Cap. 2015 était la troisième édition. 8 500 visiteurs sont venus une seule fois et d’autres plus souvent puisque le nombre total de visites a atteint 14 000. La foire a dégagé plus de 2,1m$US d’adjudications. Cette foire a révélé l’intérêt accru des collectionneurs et institutions internationales pour l’art africain et sud-africain, ainsi qu’une plus grande participation des galeries et institutions – de l’étranger comme du continent – au marché de l’art sud-africain. Le Cap possède une scène artistique dynamique, animée par les meilleures galeries du continent africain. Grâce à son patrimoine culturel diversifié et à sa beauté géographique, Le Cap est une destination incontournable, tant pour les professionnels du monde de l’art que pour les collectionneurs. 

Matthew Partridge
Directeur de la Foire d’Art du Cap

D’UN ART DÉDAIGNÉ À UN ART NORMAL

Cependant, ce qui la distingue et fait toute son originalité c’est sa liberté de création, ses attitudes, ses méthodes de production et l’hybridation2, comme en témoigne le travail de Wangechi Mutu, née au Kenya et basée à New York. L’essentiel du marché primaire et secondaire se situe hors du continent, principalement aux États-Unis et en Europe, même si les courbes de l’offre et de la demande se croisent localement et que l’on assiste à une augmentation du nombre d’acheteurs. Les galeries sont peu nombreuses, ce qui ne reflète pas la prolifération d’œuvres locales. La majorité des acteurs, c’est-à-dire les galeries, commencent à acquérir une expérience internationale.
Une poignée d’entre elles, comme Goodman Gallery et Stevenson Gallery (toutes deux du Cap et de Johannesburg), la Galerie Cécile Fakhoury (Abidjan) et Omenka Gallery (Lagos), sont très actives dans les foires internationales.
Les artistes, protagonistes essentiels, sont de plus en plus nombreux et régulièrement invités partout dans le monde à diverses expositions, résidences et séjours d’études, comme l’artiste zimbabwéen émergent Gareth Nyandoro à la Rijksakademie d’Amsterdam. Entre autres nombreux atouts, citons le rôle des technologies de l’information et de la communication moderne, internet et les réseaux sociaux. Ce sont des leviers importants car ils modifient et amplifient profondément la diffusion et l’accès à la création africaine.
Longtemps incompris et «méprisé», l’art contemporain africain a fini par s’installer durablement sur la scène artistique globalisée. Tous les indicateurs sont alignés. Pour comprendre l’accélération institutionnelle de ces dix dernières années, il convient de revenir un demi-siècle en arrière. Sur ce long chemin, plusieurs initiatives ont jeté les bases de l’enthousiasme actuel, dont le livre précurseur d’Evelyn S. Brown, Africa’s Contemporary Arts and Artists (1967), publié par la Fondation Harmon3. En 1979, l’exposition Moderne Kunst Aus Afrika de la collection de Gunter Péus à la Staatliche Kunsthalle de Berlin – organisée par Sabine Hollburg et Gereon Sievernich – a réuni 50 artistes autodidactes, dont Chéri Samba, et plus de 400 œuvres.

L’impact considérable de la légendaire exposition « Magiciens de la Terre », animée en 1989 par le conservateur Jean-Hubert Martin au centre Georges Pompidou et à la Grande Halle de La Villette à Paris, tient de la collision frontale entre concepts et esthétiques. C’est l’une des rares expositions, avec « When Attitudes Become Form » de Harald Szeemann en 1969, à avoir bouleversé l’histoire de l’art au XXe siècle. Par ailleurs, à New York en 1991, Susan Vogel organisa « Africa Explores : 20th-Century African Art » au Center for African Art et au New Museum of Contemporary Art. À Londres, en 1995, le festival Africa 95 présenta deux expositions : d’abord « Big City », sur le thème de l’énigme et de l’imagination, exposait à la Serpentine Gallery des œuvres de la collection de Jean Pigozzi, à l’initiative de Julia Peyton-Jones et André Magnin ; enfin, citions « Seven Stories about Modern Art in Africa » à la Whitechapel Art Gallery, conçue par la co-curatrice Clémentine Deliss.

La fréquence et la qualité de ces expositions internationales, outre l’augmentation des expositions personnelles, sont significatives, comme en témoignent, entre autres, les rétrospectives en 2013 du peintre soudanais Ibrahim El-Salahi et de l’artiste béninois Meschac Gaba à la Tate Modern de Londres. Auparavant, les rétrospectives des artistes sud-africains William Kentridge et Santu Mofokeng furent présentées au Jeu de Paume à Paris, en 2010 et 2011 respectivement.
En 2015, le Metropolitan Museum of Art de New York consacra une importante exposition à la photographie historique africaine, intitulée « In and Out of the Studio : Portraits photographiques d’Afrique de l’Ouest ». Un an plus tard, le Grand Palais à Paris présentait une rétrospective du photographe malien Seydou Keïta (1921-2001).
En 2007, Sidibé (1936-2016) fut le premier photographe de l’histoire de la Biennale de Venise à recevoir un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière, lors de la 52e édition. Son génie avait été couronné quatre ans plus tôt, lorsqu’il avait remporté le prestigieux prix de photographie Hasselblad.
Touria El Glaoui, née au Maroc et basée à Londres, est la directrice de 1:54 Contemporary African Art Fair, qu’elle a fondée en 2013. La foire sert de plateforme dédiée à la promotion de l’art d’Afrique et des arts qui lui sont apparentés. Après avoir lancé la foire à Londres, elle l’a étendue à New York en 2015.
À New York, 1:54 reçut un bon soutien et suscita un grand intérêt de la part des institutions et musées, qui firent de nombreuses acquisitions destinées tant aux collections publiques qu’aux privées comportant une composante publique. Pour New York 2015, les ventes les plus élevées ont été signalées dans les tranches des 6 à 12 000$ et de 12 à 20 000$.
Comme Londres est notre ville d’origine et que 1:54 s’est imposée à Somerset House, notre voix y est plus forte. Nous y avons établi une solide base d’audience et de collectionneurs, alors que nous n’en sommes qu’aux prémices de notre édition à New York. Cela dit, le nombre de visiteurs a augmenté et la presse est extrêmement positive. En 2015, nous avons eu 15 000 visiteurs à Londres et 5 000 visiteurs à New York.
Les acheteurs étaient des collectionneurs chevronnés ainsi que des clients réguliers. Au cours des deux éditions, la majorité des galeries ont noué des relations avec de nouveaux clients, collectionneurs et institutions. Nous souhaitons offrir un espace durable en termes de complexité, pluralité et distinction, pour mettre en lumière un éventail des perspectives qu’offrent le continent africain et sa diaspora – d’où la référence aux 54 pays. Pourquoi vouloir homogénéiser les pratiques artistiques ? Le mieux c’est même de faire l’inverse : nous, nous cherchons à remettre en question les stéréotypes réducteurs qui revendiquent une esthétique totalisante.
Touria El Glaoui
Directrice de 1:54 Contemporary African Art Fair
En 2015, le curateur nigérian Okwui Enwezor était le directeur artistique de la 56e édition de la Biennale de Venise, où 21 des 136 artistes et collectifs exposés étaient africains.
Le marché ne faisait pas exception. Suite à son succès à Londres, l’une des trois foires dédiées, la Foire 1:54 Contemporary African Art, inaugura une édition new-yorkaise en mai 2015. Et lors de son édition de juin 2015, Art Basel accueillit une série de débats sur l’art africain contemporain tandis que davantage encore de galeries exposaient des artistes africains.
Until recently, the scene was dominated by patron-dealers, collector-dealers and pro-active galleries, then galleries whose illumination is restrained. The present configuration includes established brands in the global circuit, such as Galleria Continua which represents the Cameroon-born artist Pascale Martine Tayou and the French-Algerian artist Kader Attia, or Marian Goodman Gallery which represents Kentridge.
Jusqu’à récemment, la scène était dominée par des mécènes, collectionneurs et galeries proactives, puis des galeries au rayonnement plus modeste. La configuration actuelle comprend des enseignes établies dans le circuit mondial, comme la Galleria Continua qui représente l’artiste d’origine camerounaise Pascale Martine Tayou ; et l’artiste franco-algérien Kader Attia ; ou la galerie Marian Goodman qui expose William Kentridge. Il convient de noter les tentatives des grandes galeries de travailler avec des artistes africains, comme Gagosian, qui présenta Seydou Keita en 1997, ou Robert Miller, qui exposa Barthelemy Toguo en 2009, ou encore Tornabuoni, qui fit une place à Soly Cissé en 2013. Il est indéniable que cette catégorie de galeries rehausse considérablement la valeur des œuvres de ces artistes. C’est le cas de Wangechi Mutu, représentée par Barbara Gladstone et de Victoria Miro. Il en est de même de l’artiste d’origine éthiopienne, Julie Mehretu, basée à New York et représentée par Marian Goodman et White Cube.
Le marché secondaire a longtemps espéré le décollage de l’art moderne et contemporain. Le collectionneur Jean Pigozzi, qui possède la plus grande collection mondiale d’art africain contemporain connue, soit quelque 10 000 pièces, fut l’un des tout premiers à tenter l’aventure avec des sociétés d’enchères. En 1999, il organisa chez Sotheby’s une vente d’œuvres de sa collection.
Depuis plusieurs années, Christie’s et Sotheby’s intègrent l’art moderne et contemporain africain dans leurs collections. De son côté, Phillips se lança il y a sept ans dans des ventes thématiques. Ce n’est pas le chiffre d’affaires total de ce marché qui devrait constituer le seul critère, mais bien sa progression : selon le profil de l’artiste, la croissance de la valeur de son œuvre sur les premier et second marchés se situe entre 200% et 400%. C’est un segment qui a connu une forte progression tant en volume qu’en valeur – « 200% au cours des cinq dernières années », à en croire Gilles Peppiatt, directeur de l’art africain moderne et contemporain chez Bonhams.
Par rapport à d’autres marchés, la validation par les institutions, critère très important, n’est pas symétrique à son marché qui, pourtant, progresse constamment, sans atteindre encore des chiffres stratosphériques. Les maisons de ventes voient leurs efforts récompensés par des ventes millionnaires. Ce fut le cas du record mondial de Mehretu en 2015 chez Christie’s, pour son tableau Looking Back to a Bright New Future (2003), qui atteignit 3,468m$ (frais acheteur inclus). Elle occupe la première place de notre classement 2015, selon la méthodologie de l’Africa Art Market Report™, et a réalisé le plus important chiffre d’affaires en adjudications.
À ce stade crucial de l’évolution de l’art africain, la carence d’acteurs professionnels et le déficit d’éducation du public sont les urgences à résoudre prioritairement. Il faut renforcer les outils et le fonctionnement de la connaissance. Notre expertise du domaine, de ses acteurs et de l’écosystème local et mondial nous permet de fournir au marché des données et analyses fiables. Pour juger une œuvre d’art, on se réfère en général à l’histoire de l’art et à divers éléments contextuels. Concernant les artistes africains, nous établissons des critères leur permettant d’être évaluées esthétiquement par ceux qui les reçoivent. Ainsi, le récepteur les apprécie mieux.
Cependant, lorsque nous regardons cet art avec des « certitudes d’occidental », de nombreuses pépites nous échappent. Si l’on veut comprendre et ressentir ces modes d’expression relativement nouveaux pour bon nombre d’amateurs d’art, il faut prendre en compte le contexte de production. Par exemple, pour la majorité des artistes autodidactes et ceux formés dans des ateliers ou des coopératives, les questions commerciales sont inhérentes à la conception et à la réalisation d’une œuvre d’art. Une carrière internationale ne doit pas être le seul critère, car certains artistes ne souhaitent pas forcément en poursuivre une mais produisent néanmoins un travail de qualité, que l’on peut apprécier si toutefois on y regarde de plus près.
Le contexte du marché mondial de l’art, complètement reconfiguré, offre une opportunité historique aux artistes africains de s’y intégrer efficacement. Les grands indicateurs institutionnels (non-commerciaux et commerciaux) ont démontré leur volonté de poursuivre le développement de l’art africain. Les investissements structurels massifs6, directs et indirects, qui continuent d’affluer dans ce segment ne peuvent produire des résultats qu’à moyen et long terme. Ces aspects sont explorés plus loin dans ce rapport et reflètent clairement le déclin de l’amateurisme et de l’action non-structurée ainsi que les progrès engrangés dans la mise en place d’un marché structuré et lisible.
Ces investissements ont donné lieu à un vaste et palpable élan d’enthousiasme, qui pourrait bien rendre cet art définitivement « normal » au sein du réseau mondial. Encore faut-il le rendre ordinaire, ce qui semblerait bien se produire.
Federica Angelucci est l’une des quatre directrices conjointement propriétaire de la Stevenson Gallery, fondée en 2013. La galerie dispose de deux espaces, l’un à Cape Town et l’autre à Johannesburg. Elle participe à Art Basel, Art Basel Miami Beach, Frieze London, Frieze New York et Paris Photo.
Stevenson propose un programme d’expositions internationales qui place un accent particulier sur la région. Au-delà de l’exposition des artistes de la galerie, nous avons fait connaître à l’Afrique du Sud le travail de personnes comme Francis Alÿs, Rineke Dijkstra, Thomas Hirschhorn, Glenn Ligon et Walid Raad. C’était souvent la première fois qu’on en entendait parler dans ce pays. La galerie fut conçue lorsque deux des partenaires virent la Documenta 11 d’Okwui Enwezor et comprirent que se profilait un phénomène nouveau qui n’avait pas encore trouvé sa place en Afrique du Sud. Notre ambition était, et reste, d’offrir la meilleure plateforme du pays pour l’art de notre temps.
Les petites œuvres d’artistes plus jeunes peuvent coûter aussi peu que 2 200$, tandis qu’un tableau majeur signé par un artiste comme Barthélémy Toguo ou Nicholas Hlobo peut monter jusqu’à plus de 66 150$. Pour reprendre le concept de Harald Szeemann, nos artistes créent tous des mythologies distinctes et individuelles et leurs influences vont de l’histoire de l’art à la politique en passant par la culture pop.
Peut-être 20 % de nos ventes directes sont réalisées dans les foires d’art. Mais si l’on inclut les ventes indirectes aux personnes que nous rencontrons d’abord dans les foires et qui acquièrent des œuvres par la suite, ce chiffre atteint facilement 60 %. Nos mécènes sont généralement très informés sur l’art contemporain mondial et ont une idée précise de la place de nos artistes dans l’histoire de l’art. Si certains mécènes sont originaires de notre région du monde, beaucoup ne le sont pas – et leurs collections reflètent souvent leur vision cosmopolite.
Federica Angelucci
Co-director/partner of Stevenson Gallery, Cape Town and Johannesburg