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Focus Okwui Enwezor

Okwui Enwezor
COMMISSAIRE D’EXPOSITION,
BASEE A MUNICH ET A NEW YORK

Né au Nigeria en 1963, Okwui Enwezor fut poète et critique d’art avant de devenir commissaire d’exposition. Il a été le premier directeur artistique non européen de la documenta, l’exposition quinquennale de Kassel, en Allemagne, dont il a été le commissaire en 2002. En 2015, il est devenu le premier Africain à assurer le commissariat de la Biennale de Venise avec son exposition « Tous les Futurs du monde ». Depuis 2011, Il est directeur de la Haus der Kunst à Munich, en Allemagne.
Enwezor est allé s’installer aux États-Unis en 1982 pour étudier les sciences politiques au Jersey City State College, près de New York. En 1994, il fonda Nka : Journal of Contemporary African Art, publication semestrielle nommée ainsi d’après le mot Igbo, qui signifie ‘art’. Le premier numéro a attiré l’attention du conservateur espagnol Octavio Zaya, qui invita Enwezor à rejoindre en 1996 son équipe de conservateurs travaillant sur l’exposition « In/Sight : African Photographers, 1940 to the Present » au Guggenheim de New York. Enwezor a ensuite été nommé commissaire de la deuxième Biennale de Johannesburg en 1996 et six ans plus tard, il a été invité à être le directeur de la Documenta 11. Enwezor a acquis la réputation de proposer une vision différente du monde, de l’histoire du post-colonialisme et de la contribution de l’Afrique au développement du monde. En 2011, il fut nommé directeur de la Haus der Kunst de Munich pour un mandat de cinq ans, renouvelé jusqu’en 2021. Il a été crédité d’avoir porté à 12 le nombre d’expositions annuelles du musée et d’avoir introduit un discours plus ouvert.
Pour la 56e Exposition Internationale d’Art de la Biennale de Venise, Enwezor a cherché à faire de « All the World’s Futures », une exposition profondément réfléchie et politique. Il a ancré son exposition dans une œuvre littéraire : le Das Kapital de Karl Marx. Une équipe de performeurs a mis en scène des lectures quotidiennes du texte, sous la direction de l’artiste et cinéaste britannique Isaac Julien, dans un espace de performance conçu par l’architecte britannique David Adjaye. Enwezor a fait appel à de nombreux artistes nés ou travaillant dans des régions du monde souvent sous-représentées dans ce type d’exposition, notamment des artistes africains du Cameroun, du Ghana, du Congo et du Nigeria et des artistes du Moyen-Orient de Jordanie, d’Irak, de Palestine et de Syrie. De nombreuses œuvres se sont concentrées sur les conditions de travail, comme l’art en tant qu’enquête sur le travail, la nature changeante de l’activité professionnelle ou la façon dont les conditions de travail reflètent les inégalités dans le monde.
En 2015, Enwezor a également été conservateur consultant pour l’exposition « Making Africa : A Continent of Contemporary Design » au Vitra Design Museum à Weil-am-Rhein, en Allemagne. En présentant le travail de plus de 120 artistes et designers, elle montrait comment le design accompagne et alimente les évolutions économiques et politiques du continent. La grande diversité des œuvres va des meubles du designer malien Cheick Diallo aux sculptures de lunettes de l’artiste kenyan Cyrus Kabiru, en passant par les films d’animation de l’artiste Robin Rhode, né en Afrique du Sud et basé à Berlin, ainsi que les photographies de Mário Macilau, du Mozambique, et de J.D. ‘Okhai Ojeikere, du Nigeria. Des projets architecturaux de Francis Kéré, David Adjaye et Kunlé Adeyemi et des maquettes de ville en carton de Bodys Isek Kingelez étaient également exposés. by Bodys Isek Kingelez.

Simon Njami COMMISSAIRE D’EXPOSITION ECRIVAIN ET CRITIQUE D’ART

Né à Lausanne en 1962 et basé à Paris, Simon Njami est un acteur pionnier du monde de l’art depuis ses vingt ans. Après avoir conçu le Festival Ethnicolour à Paris en 1987, il fut l’un des premiers commissaires à présenter sur la scène internationale des œuvres contemporaines d’artistes africains. De 2001 à 2007, il fut directeur artistique de la biennale de photographie des Rencontres de Bamako au Mali. Il a ensuite été commissaire de l’exposition «Africa Remix», présentée au Museum Kunst Palast de Düsseldorf, à la Hayward Gallery de Londres, au Centre Pompidou de Paris, au Mori Art Museum de Tokyo, au Moderna Museet de Stockholm et à la Johannesburg Art Gallery entre 2004 et 2007.
En 2015, Njami a été invité à assurer le commissariat de l’exposition « Après Eden, la collection Artur Walther » à La Maison Rouge à Paris. Njami a sélectionné plus de 800 œuvres d’une cinquantaine d’artistes tirées de la collection de photographies du collectionneur allemand Artur Walther, qui vit à New York. La collection personnelle de Walther compte environ 4 000 œuvres et Njami en a choisi 20% pour son exposition sur le paradis perdu.
« En regardant la collection Walther, j’ai eu le sentiment de me retrouver devant une version païenne de l’histoire d’Adam et Eve chassés du paradis et projetés dans un espace à l’est d’Eden », a-t-il déclaré au journal le Monde. Njami a articulé son exposition autour de huit fictions : le jardin, la ville, l’identité, le roman, le corps, le masque, autrui et le voyeur.
Sur les murs étaient accrochés les paysages arides d’Afrique du Sud de David Goldblatt, des images de l’Angola de Jo Ractliffe et des enfants soldats de Guy Tillim. On y voyait des nombreux portraits par plusieurs photographes : jeunes fêtards en goguette, des maliens Malick Sidibé et Seydou Keïta ; transsexuels sud-africains, de Sabelo Mlangeni ; des homosexuels, du photographe nigérian Rotimi Fani-Kayode et des autoportraits mis en scène par Samuel Fosso. Également exposées, des œuvres de Sammy Baloji, de la République démocratique du Congo ; et du Sud-Africain Pieter Hugo, ainsi que des œuvres des photographes occidentaux Bernd et Hilla Becher, Thomas Ruff, August Sander et Richard Avedon, du Japonais Hiroh Kikai et du Chinois Yang Fudong.
Njami a également exploré la littérature romanesque pour son exposition « The Divine Comedy : Heaven, Hell, Purgatory » (La Divine Comédie : Paradis, Enfer, Purgatoire) revisitée par des artistes africains contemporains. Présentée pour la première fois au MMK Museum für Moderne Kunst Frankfurt en 2014, elle fut transférée au Smithsonian National Museum of African Art à Washington DC l’année suivante. L’exposition multimédia proposait une interprétation contemporaine des thèmes du poème épique du XIVe siècle de Dante Alighieri, « La Divine Comédie », au travers des œuvres de 40 artistes issus de 18 nations africaines et de la diaspora africaine. L’exposition présentait des sculptures de l’artiste britannique Yinka Shonibare, du Sud-Africain Nicholas Hlobo et de l’Égyptienne Ghada Amer. Sans oublier les collages de Wangechi Mutu, d’origine kenyane, les vidéos de la Française Zineb Sedira, les dessins de Julie Mehretu, d’origine éthiopienne, et les photographies d’Edson Chagas, qui a remporté le Lion d’or de la meilleure participation nationale pour l’Angola à la Biennale de Venise en 2013. Parmi les prochains exposants figurent Wim Botha (Afrique du Sud), Kiluanji Kia Henda (Angola), Franck Abd-Bakar Fanny (Côte d’Ivoire), Ato Malinda (Kenya) et Dimitri Fagbohoun (Bénin).
Jean Servais Somian Coconut Wood and Lacquer 170 x 38 CM Photo :Anannias Leki Dago Court.The Artist
Jean Servais Somian Tronc de cocotier et laque 170 x 38 CM Photo :Anannias Leki Dago Court.The Artist