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Description : STATUE FANG, Afrique Equatoriale Atlantique, Guinée Equatoriale, Province du Rio Muni Représentant une jeune fille Ngon. Le corps juvénile de cette adolescente au torse long laisse apparaitre de petits seins fermes avec des mamelons en bouton , un ombilic saillant en laiton, les épaules et les bras articulés sont galbés, les fesses sont rondes et cambrées, les longues jambes campées au sol où apparaissent des bracelets en laiton autour des chevilles. Le visage de la jeune fille est trés expressif et stylisé avec un grand front, un petit nez fin, des lêvres fines et ourlées, de grands yeux ouverts en laiton. Enfin, une coiffure magnifique à six coques trés caractéristique de la statuaire Fang. Trés belle patine noire épaisse et laquée. h: 60 cm Provenance : Collection particulière vers 1980 , Barcelone Ancienne Collection Federico Palau, Barcelone Galerie Philippe Ratton, Paris Collection particulière européenne Commentaire : Une attestation du Docteur Louis Perrois, en date de juin 2004 sera remis à l'acquéreur: " Depuis déjà quelques années, on a remarqué qu'à côté des statues d'ancêtres eyemabyeri des Fang, de styles bien connus et "classiques" (cf. L.P. La statuaire fan, 1972 ; Arts du Gabon, 1979 ; Byeri Fang, 1992), il y avait aussi des sculptures, indéniablement authentiques et de provenance relativement ancienne, difficiles à caractériser et donc à classer au plan ethno-stylistique. Toutes ces sculptures, de taille plutôt grande voire très grande pour des productions autochtones africaines (de 80 à 160 cm), proviennent de Guinée Equatoriale (anciennement Guinée Espagnole), province du Rio Muni. Dans cette region, on sait que plusieurs groupes Fang (appelés Pamues en espagnol) sont installés, plus ou moins en symbiose culturelle et linguistique dans certaines zones : les OKAK au sud-ouest ( vallée de l'Utemboni), les MEKENY au sud (Monts de Cristal), les NTUMU au centre et au nord-est, quelques groupes MVAI sur le Ntem au nord, sans oublier les peuples côtiers (appelés playeros, ce sont les : BALENGI, BENGA, BUJEBA, SEKE, MABEA). La plupart de ces groupes sont parvenus dans la region au XIXè siécle, obligeant les "peuples côtiers" à se serrer en bordure de mer. Sachant que tous ces gens étaient des sculpteurs et des décorateurs (habitations, armes, cannes, chasse-mouches, tabourets,arbalètes, armes de combat, coiffures, etc.), cela nous laisse imaginer l'ampleur de la production artisanale du Rio Muni à la fin du XIXè siécle et avant les années 1920. D'aprés la littérature spécialisée concernant les Fang (Tessman 1913, Largeau 1911,Trilles 1912, Trezenem 1936, Grébert 1922 et édition posthume 2003), on sait que certains rites anciens nécessitaient tout un matériel symbolique, comprenant notamment des effigies humaines ou animales, parfois composites, soit en bois soit en argile. Le culte des ancêtres byeri utilisait, comme on sait, des statuettes de petites tailles (30 à 70 cm), portative et maniable comme des marionnettes, évoquant les aïeux fondateurs de lignages ; mais à l'occasion d'autres rites collectifs comme le ngo ou le sô, les Fang Beti ou les Fang Ntumu du Rio Muni et du Sud Cameroum, ont façonnés de grandes sculptures à même le sol (recouvrant un cadavre "fétiche") ou des statues en bois de grande taille, généralement de facture trés réaliste. Le Pére Henri Trilles raconte : "Dès l'arrivée du Ngil, les adeptes sont donc réunis ; l'endroit où s'élèvera sa demeure est choisi et déblayé. A l'entrée, grossièrement ébauchées, se trouvent deux énormes statues représentant un homme et une femme" (in Trilles, 1912, Quinze années au Congo Français, p.188). Ce missionnaire spiritain français parcourut le pays fang au nord de Libreville, dans les Monts de Cristal et la vallée de la Mondah ( vers la frontiére actuelle de la Guinée Equatoriale) entre 1895 et 1907, et nous a laissé des écrits ethnographiques trés intéressant sur les coutumes des Fang Ntumu, Betsi, Okak et même Mvaï au debut du XX ème siécle. Il semble donc que les "grandes" statues trouvées au Rio Muni des années 1920 aux années 1940-50, bien distinctes des statuettes du byeri familial, soient des effigies d'initiation destinées à orner des sanctuaires (ceux du sô, du ngi, de l'élong, du bokung, etc.) et le plus souvent sculptées par paire, homme et femme, en rappel des personnages mythiques de la tradition (le couple originel Nzame et sa soeur Oyeme -Mam dont l'union incestueuse incita Dieu, Mebeghe, à faire mourir les hommes qu'il avait créés). On peut penser que cet "agrandissement" des sculptures fang correspond à un usage collectif ( sinon vraiment public) ; il en va de même pour les piliers sculptés qui ornaient les "maisons des hommes", lieux de réunion et de repos des guerriers de chaque grand lignage, supports de figures humaines et animales rappelant certains episodes du mythe d'origine (cf. l'exemplaire exceptionnel du musée ethnographique de Berlin). Tous les villages fang comportaient plusieurs de ces abris appelés abègne dont un à chacune des extrémités afin de prévenir d'éventuelles attaques ennemies (d'où le nom de "corps de garde" donné à ces maisons collectives). Du fait de la disparition progressive des rites d'initiation de la tradition fang, cette statuaire mythologique a peu à peu disparue vers les années 1920-1930 mais le souvenir en est resté vivace au Rio Muni notamment. C'est ainsi que dans les années 1980, on trouvait encore des sculptures, parfois résumées à une tête sur un pilier, dans la cour de certains villages de l'intérieur, à usage de protection magique (cf. Jose Manuel Novoa Ruiz, Guinea Ecuatorial, 1984, p.112 ; Perrois & Delage, l'art fang, Guinée Equatoriale, 1992, p.36). Il est donc probable que certaines sculptures des années 1915-1930 aient été secrètement gardées dans certaines régions isolées de l'intérieur du Rio Muni et parfois retrouvées dans les années 1960-1980. A titre comparatif, on peut évoquer toute une série d'objets conservés aujourd'hui au Museo Etnologico de Barcelone, la plupart ayant été récoltés au Rio Muni dans les années 1948-50 (Expedicion IDEA, Madrid) ; également le couple de statues "géantes" du Museo de etnologia de Madrid, entré dans la collection aprés l'exposition coloniale de Séville en 1929. Quant à la grande statue aux pieds cassés du Museu de Etnologia de Lisbonne, 98cm, récoltée par l'expédition Victor Bandeira en 1968 chez les Fang Esangu (Ntumu) de la région de Nloayong (nord-est du Rio Muni), elle a été taillée par Ela Ngame, le propre grand pére du vendeur (c'est-à-dire dans les années 1920). La statue étudiée, 60 cm, a été collectée au Rio Muni dans les années 1950-60 par un forestier qui avait l'occasion de silloner les pistes écartées de l'intérieur. Haute de 60cm, elle figure une jeune fille ngon, image qui a peut-être été associée à un couple d'adultes ? A moins que cette représentation ait été en relation avec le rite Ngan Ngom, une coutume ancienne (chant rituel ponctué de proverbes et devinettes à but pédagogique, assorti d'une danse assise). En effet, dans ce rite, qui a perduré jusqu'aux années 1960-70, on évoque par la danse, la musique et surtout le chant, les aventures tragiques de Ekon Owono, un beau jeune homme qui, jadis, eut le malheur de tomber amoureux de ...sa belle-soeur ( la jeune épouse de son frére aîné, celui-ci étant pourtant déjà décédé entre-temps) et qui en fut cruellement puni par le fantôme du défunt (cet"adultère" est considéré comme trés grave dans la coutume fang et donc source de désordres qui ne peuvent avoir comme origine que ... la sorcellerie). Cet ancêtre rancunier lui infligea la lèpre et donc une mort pénible. Lors de ce récit chanté, aprés de longues heures de péripéties compliquées, des marionnettes apparaissent et même un grand masque ekekèk lors de la conclusion. Certaines de ces statues, parfois aux bras articulés, sont connues (musée de Lübeck et musée de Barcelone). Sans certitude bien sûr, la statue de belle jeune femme, 60cm, est peut être une évocation de ce mythe souvent raconté, et une représentation de la séduisante Assong Ngon, destinée à apparaître lors des séances théâtrales de Ngan Ngom. En effet, la statue évoque visuellement le corps juvénile d'une adolescente, torse aux jeunes seins fermes avec des mamelons en bouton, épaules et bras galbés, fesses rondes et cambrées, hanches curvilignes, jambes bien campées au sol, sexe dépourvu de toison. La tête et surtout la coiffure renforcent cette impression : front ample, nez fin, lévres délicatement ourlées, petites oreilles bien dessinées ; enfin cette magnifique coiffure à six coques dont les tresses axiales se rejoignent vers l'occiput. Comme le montre le document annexe, c'est une coiffure classique des Fang du Nord Gabon et du Rio Muni que certaines "vieilles mamans" savent encore arranger aujourd'hui. Les pupilles des yeux sont en laiton (fragments de douilles de balles de fusil?) ainsi que le décor du nombril proéminent, tout comme le collier et les bracelets de cheville. On notera la belle qualité et l'épaisseur de la patine noirâtre qui confère un aspect satiné à ce corps de jeune femme. En bref, on peut estimer que cette statue feminine de 60cm, rapportée semble-t-il à Barcelone dans les années 1960-70 du Rio Muni, a été façonnée dans les années 1920-30". FANG FEMALE FIGURE RIO MUNI
Price: 0.00 USD It's free to register now to view!
Estimate (low-high) : 60000 EUR-80000 EUR It's free to register now to view!

About the lot N° 67
Title : STATUE FANG, Afrique Equatoriale Atlantique, Guinée Equatoriale, Province du Rio Muni
Artcurial, auctioneer, Paris, FR It's free to register now to view!
Sale title : Tribal Art
Sale date : 17 Jun 2014 It's free to register now to view!
Sale Reference : Live Sale

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